"Proposer à nos clients une accessibilité et une disponibilité totales"

11 décembre 2023

2 min

Interview - Fourcade Chevallier
Marine Chevallier et Louise Fourcade ont co-fondé en 2021 le cabinet Fourcade Chevallier, spécialisé en droit de la responsabilité et des assurances. Pour Predictice, elles reviennent sur leur parcours, l'identité du cabinet et leur façon d'exercer le métier.


Pouvez-vous présenter votre parcours en quelques mots ?

Marine Chevallier. J’ai effectué des études de droit, au cours desquelles j’étais initialement plutôt attirée par la magistrature. Après avoir assisté à un certain nombre d’audiences dans le cadre d’un stage, il m’a semblé que la démarche de l’avocat, au cœur du lien entre les justiciables et les magistrats, était plus intéressante. C’est la raison pour laquelle j’ai passé le CRFPA immédiatement après ma maîtrise en parallèle de mon DEA de droit privé général. J’ai ensuite réalisé un stage dans un cabinet spécialisé en droit des transports et droit maritime, qui a orienté le début de ma carrière. Je suis restée collaboratrice pendant sept ans dans un cabinet spécialisé en droit des transports et suis retournée à mes premiers amours en rejoignant un cabinet spécialisé en droit de la responsabilité, au sein duquel j’ai notamment découvert l’expertise judiciaire. Afin d’approfondir mes compétences et mes connaissances en matière de risques industriels et en droit des assurances, j’ai rejoint un autre cabinet dans lequel j’ai été associée et qui m’a permis de rencontrer Louise. Nous avons ensuite co-fondé, en 2021, le cabinet Fourcade-Chevallier. 

Louise Fourcade. J’ai également un parcours classique de droit pur, avec un DEA de droit privé que j’ai complété par un DESS de diagnostic, développement et reprise d’entreprises. J’ai toujours voulu être avocat et ai donc naturellement passé le CRFPA à l’issue de mes études. J’ai travaillé dans des cabinets de droit des affaires avant d’intégrer un cabinet spécialisé en droit de l’assurance et de la responsabilité civile. J’y suis restée pendant six ans comme collaboratrice puis sept ans comme associée. A l’issue de cette expérience, nous avons décidé avec Marine de co-fonder notre cabinet.

Quel est l’ADN du cabinet Fourcade Chevallier ?

Louise Fourcade. Il nous semble primordial de proposer à nos clients une accessibilité et une disponibilité totales, et d’être capable de leur fournir le conseil idoine, sur-mesure, qui correspond le mieux à leurs intérêts. Cela implique de savoir leur proposer la meilleure issue possible, y compris si celle-ci doit être négociée lorsque le dossier s’y prête. 

Marine Chevallier. En tant qu’avocats, notre rôle est effectivement de faire office de facilitateur pour les clients : être un prestataire réactif, diligent, qui sait être une courroie de transmission efficace entre chaque acteur du dossier (assureur, assuré, expert, etc.) et capable de mettre à la disposition du client son expertise technique. Comme le dit Louise, cela implique également de chercher la meilleure solution pour chaque client et donc de savoir élargir le spectre des issues possibles dans chaque dossier. Cela requiert donc de savoir se montrer combatif lorsque cela est nécessaire (au contentieux ou dans le cadre d’une expertise judiciaire, notamment), mais également de savoir transiger un dossier si cette issue est dans l’intérêt du client. 

Louise Fourcade. Je rejoins parfaitement Marine sur ce point : être facilitateur certes, mais notre métier implique également de savoir prendre les armes quand il le faut. Nous savons en effet, Marine et moi, être très combatives lorsque cela est dans l’intérêt de nos clients.

Comment définiriez-vous votre binôme ?

Louise Fourcade. Nous sommes en symbiose ! Nous partageons la même vision de l’indépendance, la même façon d’appréhender les dossiers et le travail en équipe, et avons les mêmes ambitions pour le développement du cabinet. Il est extrêmement rare que nous ne soyons pas sur la même longueur d’onde.

Marine Chevallier. Je rejoins parfaitement ce que dit Louise : nous sommes totalement en phrase, qu’il s’agisse de la gestion des relations avec les clients, les confrères, ou encore dans notre façon d’appréhender le métier. J’ajouterais que nous sommes tout à fait complémentaires sur bien des aspects, dans l’intérêt des clients et du cabinet. 

Marine, vous exercez également - en parallèle de votre activité d’avocat - comme médiateur. Pouvez-vous nous en dire plus ? 

Marine Chevallier. Je suis inscrite comme médiateur auprès de la Cour d’appel de Paris et du tribunal administratif de Versailles. J’ai d’ailleurs actuellement une médiation en cours dans ce cadre. A certains égards, la posture du médiateur - qui ne doit pas donner son avis - est foncièrement opposée à celle de l’avocat - qui conseille, se positionne et doit parfois se montrer combatif. Passer de l’un à l’autre est donc un réel exercice en soi ! Ceci étant dit, l’exercice de la fonction de médiateur m’enrichit dans mon quotidien d’avocat car il me permet de mieux comprendre certaines situations, certains enjeux, et de prendre davantage de recul dans l’intérêt de nos clients. Il est également important de préciser que ce n’est pas car je suis médiateur que je cherche par ailleurs à tout prix une issue amiable pour les dossiers que je gère comme avocat. Comme nous l’avons indiqué avec Louise, l’intérêt de notre client est notre priorité et nous nous orienterons vers l’issue la plus adaptée à son dossier. En tout état de cause, mon activité de médiateur a vocation à rester marginale dans mon quotidien professionnel, elle ne se développera jamais au détriment de ma disponibilité pour nos clients.

Louise Fourcade. De mon côté, j’ai effectué la formation de médiateur auprès du CMAP mais je n’ai pas encore passé la phase de certification ; cela est prévu pour 2024 ! 

 

Savoir se montrer combatif lorsque cela est nécessaire, mais savoir également transiger un dossier si cette issue est dans l’intérêt du client.

 

 

L’expertise judiciaire est au cœur de votre métier. Pourriez-vous nous en dire davantage ?

Louise Fourcade. Pour rappel, l’expertise judiciaire est une mesure d’instruction confiée à un expert afin d’éclairer le juge sur une question de fait, pour lui permettre de trancher le litige dont il est saisi. Si l’avis donné par l’expert ne lie pas le juge, il est généralement déterminant, d’où l’importance de l’expertise pour nos clients. Or il se trouve que l’expertise judiciaire comporte un caractère aléatoire majeur qui rend l’exercice à la fois très difficile et passionnant : c’est un peu la roulette russe ! Il convient d’être extrêmement attentif, chaque mot à son importance. Assister à une expertise judiciaire requiert donc d’avoir de bonnes connaissances juridiques mais, surtout, une vigilance de chaque instant et une grande faculté d’adaptation à la fois au déroulement de l’expertise et à l’expert judiciaire lui-même, ainsi que de la psychologie.
J’adore, pour ma part, être en expertise judiciaire : il s’agit certes d’un exercice sous haute tension mais qui nous permet de mieux saisir les enjeux d’un dossier en nous confrontant à la réalité du terrain. 

Marine Chevallier. L’exercice de l’expertise judiciaire est passionnant, très complet, mais il est difficile. On y recueille beaucoup d’informations, sur lesquelles nous devons être en mesure de faire une synthèse permettant de donner un avis sur les issues possibles du dossier, mais il s’agit également de nous positionner, d’anticiper et d’élaborer une stratégie tout au long de l’expertise pour orienter au mieux celle-ci dans l’intérêt de notre client. Par ailleurs, et comme l’a souligné Louise, les dossiers que l’on traite ont souvent une forte dimension technique ; il est donc très intéressant pour nous d’aller sur le terrain pour comprendre les enjeux concrets de chaque dossier. L’avocat est surtout connu pour ses plaidoiries mais je dois dire que l’exercice de l’expertise gagnerait à être davantage valorisé : celui-ci mobilise de nombreuses compétences et - à la différence de la grande majorité des plaidoiries - peut durer toute une journée. Cela ne nous empêche pas, par ailleurs, de plaider régulièrement et d’aimer cela !

Quelles sont les prochaines étapes pour le développement du cabinet ?

Louise Fourcade. Nous avons eu une année 2023 très dynamique et productive : nous espérons que 2024 sera la bonne pour recruter !

 

Picture of Predictice
Predictice

Cet article a été rédigé par l'équipe de rédaction du Blog Predictice.

Accueil  ›   Témoignages  ›  "Proposer à nos clients une accessibilité et une disponibilité totales"

Chaque mois, retrouvez l’essentiel de l’actualité juridique analysée par les meilleurs experts !