"Créer le département contentieux a été un véritable défi"

Véronique Hoffeld, partner chez Loyens & Loeff et mère de trois enfants, raconte son parcours bien rempli.

Vous êtes actuellement partner au sein du cabinet Loyens & Loeff. Quel est votre parcours ?

J’ai un parcours assez linéaire. J’ai commencé en tant que stagiaire dans un cabinet qui à l’époque s’appelait Bonn & Schmitt et ensuite est devenu Bonn, Schmitt & Steichen. Je suis devenue collaboratrice puis associée en 2003. Je suis restée treize ans dans ce cabinet et j’ai changé en 2009, quand j’ai rejoint Loyens & Loeff en tant qu’associée. Le défi a été de créer le département contentieux qui n’existait pas, alors que j’avais seulement 39 ans ! J’ai commencé seule avec un collaborateur et aujourd’hui, nous sommes une quinzaine d’avocats. De 2011 à la fin de 2020, je suis devenue aussi Managing Partner, qui est la figure chargée du management du cabinet. Nous sommes 230 personnes. Ces deux rôles rendent mes journées assez intenses : j’aime me lever assez tôt pour pouvoir passer du temps avec ma famille le soir, car j’ai trois enfants !

Vous avez été présidente du Fonds National de la Recherche et depuis 2020, vous êtes Présidente du Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (LISER). Quelles sont vos missions dans le cadre de ces institutions ?

J’étais présidente du Fonds national de recherche qui a le rôle de subventionner des projets de recherche évalués par des experts internationaux. Le Luxembourg Institute of Socio-Economic Research est un centre de recherche publique en matière socio-économique.

Mon rôle en tant que Présidente du Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (LISER) est un rôle de représentation. Le LISER a été très actif pendant la pandémie de Covid-19. Nous avons participé dans une task force dédiée, composée par des chercheurs en santé publique et d’autres qui font de la recherche sociale et économique. Après la Finlande, le Luxembourg est le pays qui a le mieux géré la crise, notamment parce que les politiques se sont basées sur ces recherches.

Avez-vous eu des difficultés particulières dans votre carrière en tant que femme ?

Pas vraiment, j’ai eu de la chance. Quand j’ai commencé il y a vingt-cinq ans, j’étais vraiment très jeune et en plus blonde... Les clients, parfois hommes plus âgés, pensaient que j’étais la secrétaire ! Certes, il y avait beaucoup moins de femmes qu’aujourd’hui, mais ça n’a jamais été un frein pour moi, parce que j’ai toujours été bien soutenue par mes associés. À la naissance de mon premier enfant, mon associé à l’époque m’a proposé un temps de travail aménagé, j’ai longtemps travaillé à 80 % pour m’occuper aussi de ma famille. Et je suis même devenue associée quand j’ai eu mon troisième enfant !

Vous êtes également présidente de l’association Caméléon Luxembourg. Pouvez-vous nous en dire plus ?

L’association Caméléon a ses origines en France. Son objectif principal est la protection des droits des enfants.

Laurence Ligier l’a fondée quand elle était aux Philippines. J’avais regardé une émission à la télévision française qui en parlait. Je l’ai contactée et nous nous sommes vues à Bruxelles. J’ai décidé de la soutenir et j’ai créé cette association à Luxembourg. Cependant, pour lever des fonds, il fallait devenir une ONG. On m’avait alors conseillé de faire un partenariat avec une ONG existante et j’ai trouvé Coopération Humanitaire, une ONG qui avait été créée par un avocat très célèbre, François Prum. Ils connaissaient aussi des gens au ministère de la Coopération, où l’on peut obtenir des fonds du gouvernement. Nous avons donc décidé d’avancer ensemble.

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