Silke Bernard, partner chez Linklaters, raconte son parcours et sa carrière.
Vous avez étudié en Allemagne, en France et travaillez maintenant dans un grand cabinet d’avocats à Luxembourg. Est-ce que votre parcours universitaire a été utile pour la progression de votre carrière ?
Bien sûr, le système juridique luxembourgeois est en partie inspiré de la France et de l’Allemagne. Les études en Allemagne m’ont permis d’avoir cette méthodologie juridique qui est peut-être un petit peu plus complexe que la méthodologie française, même si les bases du Code civil français sont souvent les mêmes. Pour moi, c’était idéal d’étudier dans les deux pays et cela m’a beaucoup aidé dans mon travail quotidien.
Au Luxembourg, l’optique est résolument internationale. Il s’agit souvent de clients d’autres pays, qui sont très ancrés dans leur juridiction nationale. Si on n’a pas la capacité de regarder au-delà des frontières, on ne peut souvent pas pleinement comprendre les besoins des clients.
Quelle est la transaction dont vous êtes la plus fière tout au long de votre parcours professionnel ?
C’est une question compliquée parce que mon travail a énormément changé pendant ces dix-huit dernières années. J’ai commencé dans les fonds de détail, les OPCVM. Maintenant, je travaille surtout sur des fonds alternatifs comme par exemple le private equity. Impossible de vous dire quelle est la transaction la plus passionnante : il y en a trop !
Quelque chose qui me passionne beaucoup en ce moment, c’est la combinaison entre travail stratégique et juridique. Un exemple récent est la sustainability : nous avons travaillé de manière extrêmement intense avec nos clients pour non seulement les conseiller sur le côté juridique, les obligations, la compliance, mais aussi les conseiller de manière stratégique.
Comment vos collaborateurs recherchent et analysent la jurisprudence ?
De différentes manières. Nous avons une bibliothèque juridique dans notre enceinte, mais il y a aussi de plus en plus de recherches Internet via différents outils électroniques. Dans mon domaine, il n’y a pas énormément de littérature ni de jurisprudence, mais nous avons besoin de conseils pratiques. C’est pourquoi nous favorisons la communication entre équipes. Par exemple, nous faisons un point ensemble tous les matins dans mon équipe pendant lequel nous échangeons sur divers sujets de know how, ce qui permet à nos jeunes collaborateurs de grandir et d’apprendre par l’échange avec les plus anciens.
Comment voyez-vous le métier d’avocat dans dix ans ?
Je pense que l’avocat dans dix ans sera un professionnel très proche du client afin de comprendre vraiment ce dont il a besoin et l’accompagner sur la durée. C’est cela qui fera la différence. En plus de cela, je pense qu’il faudra ajouter ce que j’appelle les value added services : les avocats devront être capables de trouver des solutions d’efficacité, y compris d’automatisation.
Retrouvez l'intégralité des témoignages en cliquant sur le lien suivant : Le droit, l'audace et l'innovation - Les avocats de Luxembourg témoignent.
Benedetta a suivi une formation juridique en Italie et est diplômée de HEC.