Pierre Elvinger, Partner chez Elvinger Hoss Prussen, raconte son quotidien et dévoile la stratégie de son cabinet.
Vous êtes associé d’un des plus grands cabinets à Luxembourg. À quoi ressemble votre quotidien ?
Ma journée commence tôt le matin quand je suis encore tout seul, je peux donc bien travailler tranquillement et préparer mes dossiers en fonction de leur importance. Je travaille essentiellement sur des dossiers en contentieux ou précontentieux.
Après ce travail de préparation, je vais de façon très régulière au tribunal. Je suis avocat plaideur et j’adore me rendre au tribunal. Il y a des collaborateurs qui m’accompagnent, mais j’aime tellement plaider que j’ai parfois du mal à déléguer. Je consacre ensuite une autre partie de la journée aux contacts avec les clients, que ce soit pour des dossiers ou des avis. Ce contact a un peu souffert pendant la crise de la Covid-19, mais il demeure, à mon avis, très important.
Le reste de ma journée consiste en l’échange sur des bonnes pratiques avec mes collaborateurs ou les autres associés : par exemple, nous avons des groupes dédiés en droit du travail et en contentieux. Il y a bien évidemment aussi des événements sociaux auxquels nous participons régulièrement : des conférences en tant qu’orateurs ou participants pour nous former ou pour faire du networking avec les avocats et des clients potentiels.
Vous êtes membre fondateur de l’Employment Law Specialists Association. Quels sont les objectifs de cette association ?
Anne-Marie Thévenot, avocate en droit du travail, a pris l’initiative de regrouper un certain nombre d’avocats traitant le droit du travail parce qu’il n’existait pas de forum d’échange à ce niveau.
Au début, il y avait quinze membres fondateurs. C’est une association qui ne regroupe pas que des avocats. L’idée est de favoriser les échanges d’expérience entre tous ceux qui pratiquent de façon régulière le droit social luxembourgeois au sens large. Par exemple, nous suivons bien l’actualité et nous commentons les projets de loi de façon toujours neutre, car notre association regroupe tant des représentants des salariés que des employeurs.
EHP a ouvert un bureau à Hong-Kong, pourquoi ce choix ?
Nous avons ouvert le bureau en 2012 parce que nous voulions être plus proches du marché asiatique.
Pourquoi cela ? Parce qu’une de nos activités principales, ce sont les fonds d’investissement. Le Luxembourg a un rôle à jouer à ce niveau-là et est présent avec tous les autres acteurs de la place financière directement ou indirectement à Hong Kong. Nous avons un associé qui est présent sur les lieux depuis un certain temps ; cette présence physique montre le sérieux de notre implication sur le marché.
Cela génère évidemment aussi une clientèle pour notre bureau luxembourgeois : des sociétés qui veulent s’implanter à Luxembourg et ont besoin d’être suivies sur différents aspects de droit.
Pensez-vous qu’un meilleur accès aux décisions de justice soit un levier pour rendre la justice plus homogène et mieux connaître le droit ?
C’est certainement une façon de faire connaître le droit. Maintenant, ceux qui rendent la justice sont les juges. Ces derniers sont amenés à travailler de façon indépendante et impartiale et ils ont toujours eu accès aux décisions en interne. En revanche, je crois que le fait de publier les décisions permettra aussi aux gens travaillant en la matière, notamment les avocats, de les commenter de façon critique. Ces commentaires permettront aux juges d’initier une réflexion sur de nombreux sujets.
Retrouvez l'intégralité des témoignages en cliquant sur le lien suivant : Le droit, l'audace et l'innovation - Les avocats de Luxembourg témoignent.
Benedetta a suivi une formation juridique en Italie et est diplômée de HEC.