
Associé fondateur du cabinet Bruzzo Dubucq à Aix-en-Provence, Maître Dubucq est l'un des clients les plus historiques de Predictice. Curieux, passionné et féru de nouvelles technologies. Cet avocat spécialisé en droit commercial, des affaires et de la concurrence, nous a consacré une interview. Il aborde notamment l'IA juridique, évoque son intérêt pour les legaltechs telles que Predictice, et nous donne sa vision de l'avenir de la profession d'avocat. Découvrez cet entretien inspirant.
Bonjour Maître Dubucq. Vous êtes cofondateur du cabinet Bruzzo Dubucq. Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs l'ADN de votre cabinet et votre expertise ?
Bonjour Vivien. Bruzzo Dubucq, c'est mon association historique avec Philippe Bruzzo, un avocat reconnu du barreau d'Aix-en-Provence avec qui j’ai pu développer une boutique un peu spéciale. L'association, initialement, entre l'expérience et la sagesse d'un côté, puis l'audace et la jeunesse de l'autre, si j'ose dire, même si parfois les rôles sont inversés. Le cabinet s'est énormément développé depuis sa création en 2015, puisque aujourd'hui, nous sommes une vingtaine d'avocats dont huit associés à y travailler quotidiennement sur de multiples sujets. Des confrères toujours choisis avec soin, à la fois pour leur excellence académique, leur culture générale ainsi que leurs qualités humaines, dont certains sont issus parmi la Clinique du Droit des Affaires, l’association qui met en relations les meilleurs étudiants aixois avec les jeunes entrepreneurs.
Au cabinet, nous sommes tous complémentaires, dans le sens où nous avons un champ de compétence propre. Certains sont spécialisés en droit fiscal, d'autres en contentieux, en corporate ou encore en droit de la distribution, en droit pénal des affaires, etc. À titre personnel, je gère principalement des dossiers en restructuring et en contentieux. Nous travaillons en équipe avec mes associés sur le volet corporate ainsi qu'en fiscalité, chaque fois que les enjeux l’exigent.. En parallèle, je m'occupe de la gestion du cabinet de manière plus globale (gestion de la croissance, formations, recrutement, réflexion sur l'innovation, veille juridique et évènements, etc.). Je suis davantage axé sur la stratégie de mes dossiers avec mon équipe et mes associés en, passant beaucoup de temps en rendez-vous avec mes clients et avec ceux avec qui j’ai la chance de travailler.
Enfin, à côté de mon activité principale, une activité m'anime : l'enseignement. J'interviens notamment à la faculté de droit d'Aix-en-Provence, à l'ENM (Ecole nationale de la magistrature) pour la formation continue, à Science Po Paris ou encore à l'AUREP.
Vous êtes l'un de nos clients les plus historiques chez Predictice. Pourquoi avoir décidé de nous faire confiance ?
Ma relation avec Predictice concorde avec la création du cabinet Bruzzo Dubucq. On lançait tout juste le cabinet, il y a déjà dix ans, lorsque j'ai rencontré Louis [cofondateur de Predictice] à Paris, avec qui je suis resté proche. Nous sommes même partis en Afrique ensemble ! C'est assez marrant, puisqu'à l'époque, c'était presque la naissance de Predictice (fondée en 2016). Il s'est, je crois, passé beaucoup de choses depuis, pour lui comme pour moi !
Predictice, c'est une équipe d'ingénieurs qui, depuis tout de même près de dix années, se battent pour construire un outil qui soit conforme aux attentes des professionnels du droit.
Dès le départ, j'ai été séduit par le projet de Predictice. Depuis, il a d'ailleurs énormément évolué, avec le déploiement d'Assistant ainsi que sa récente intégration à Microsoft Word, et j'en passe. Selon moi, Predictice, c'est une équipe d'ingénieurs qui, depuis tout de même près de dix années, se battent pour construire un outil qui soit conforme aux attentes des professionnels du droit. L'expérience, elle est donc là.
En trois mots, je pourrais qualifier Predictice de dynamique, éthique et ambitieux.
Vous avez également toujours traité une donnée à la fois claire, exhaustive et obtenue loyalement. C'est un point très important. Enfin, le fait d'avoir connecté Assistant à notre propre base documentaire, c'est un énorme plus. Spontanément, ce sont les trois arguments qui me viennent en tête lorsque vous me demandez pourquoi j'ai foi en Predictice depuis toutes ces années. En trois mots, je pourrais qualifier Predictice de dynamique, éthique et ambitieux. Au fond, il y a pléthore de bons outils sur le marché, mais il n'y a pas pléthore de structures qui regroupent ces qualificatifs.
Qui utilise Predictice au sein de votre cabinet ? Comment s'est déroulée la prise en main de l'outil ?
Toute notre équipe, de l’associé au stagiaire, en passant par nos clercs et avocats collaborateurs au sein du cabinet, ont d’es accès à Predictice. Notre politique est claire : se doter des meilleures technologies à partir du moment où cela peut améliorer la qualité du service délivré. Depuis la création du cabinet, nous domptons de nombreux outils afin d'optimiser nos pratiques. Nous ne les gardons bien évidemment pas tous, mais Predictice fait indubitablement parti de notre short list. Être innovant, cela fait partie de nos valeurs. Chacun est libre d'avoir recours aux outils qu'il désire, ce qui nous importe, c'est le résultat obtenu grâce à ces derniers.
Au fil des années, j'ai vu l'ergonomie de votre outil s'améliorer grandement.
En ce qui concerne la prise en main de votre plateforme, sincèrement, je crois qu'un enfant de huit ans parviendrait à l'utiliser. Même ma grand-mère (que j'embrasse tendrement) y arriverait sans difficulté. Même les plus technophobes (et ce n'est pas un défaut dans ma bouche), y compris mon formidable associé Philippe Bruzzo, s'y est mis (mais on retrouve sa touche dans tous ses écrits, rassurez-vous). Au fil des années, nous avons tous vu l'ergonomie de votre outil s'améliorer grandement, si bien qu'aujourd'hui, je crois que la question de sa prise en main est un non-sujet. A condition, bien-sûr, d'avoir un minimum l'envie de s'y intéresser !
Quelle est aujourd'hui la plus-value, pour un cabinet d'avocat, de disposer d'une IA juridique telle que Predictice ?
Je pense que l'IA juridique peut véritablement être redoutable ! Dans notre cabinet, on se sert beaucoup, par exemple, de votre moteur de recherche de jurisprudence. Votre base de données s'est étoffée d'année en année, et on peut dire qu'elle est réellement conséquente aujourd'hui. Ensuite, votre IA a bouleversé les pratiques. Il faut l'admettre, la synthèse d'un document est aujourd'hui mieux réalisée, et plus rapidement, par la machine que par un stagiaire moyen (j'écarte ceux avec qui nous travaillons et qui sont exceptionnels). Les cas d'usage d'une IA telle que la vôtre sont nombreux : améliorer une clause, obtenir une réponse sourcée à une question de droit, etc. De petites choses qui, mises bout à bout, nous font gagner un certain temps.
L'IA n'est en aucun cas un outil magique, elle doit être mise dans les mains de bons professionnels.
Cela dit, il faut prendre conscience de plusieurs éléments. D'une part, il faut bien garder en tête que l'IA n'est en aucun cas un outil magique, elle doit être mise dans les mains de bons professionnels qui ont eu l'intelligence de comprendre qu'elle est un complément, justement, à leur propre intelligence. En effet, avoir accès à la donnée, c'est fantastique, mais ce n'est pas connaître ou comprendre la donnée. Autrement dit, ce n'est pas parce que des professionnels savent où et comment chercher l'information qu'ils ont cerné cette information et sauront l'exploiter correctement. Les juristes ne sont pas détenteurs du savoir parce qu'ils savent où chercher.
D'autre part, il faut accepter l'idée que l'IA ne pourra jamais être utilisée pour les tâches à la plus haute valeur ajoutée. Oui, l'IA peut vous faire gagner un temps fou. Attention cependant à ne pas la voir comme une fin, mais plus comme un moyen. L'IA peut indubitablement faciliter le travail des juristes et des avocats, mais vous ne pouvez pas tout déléguer à l'IA. Certaines compétences sont, et resteront, du domaine exclusif de l'avocat. Je pense évidemment à toute la partie relationnelle (rendez-vous client, réunions de négociations, entretiens avec les confrères, réflexions avec les partenaires, compréhension de la doctrine, adaptation des pratiques en fonction de la jurisprudence...) et stratégique du métier (réunions internes pour débattre des options), ainsi qu'à la plaidoirie (et accessoirement de la préparation minutieuse de celle-ci).
Je crois fondamentalement qu'une bonne IA juridique, comme celle de Predictice, mise dans les mains d'avocats aguerris, cultivés, sensibles et curieux, peut considérablement augmenter la productivité.
Enfin, pour tirer pleinement profit de l'IA, les professionnels du droit doivent impérativement apprendre à prompter. À ce propos, j'ai justement mis en place au sein du cabinet un comité interne chargé d'établir des bibliothèques de prompts. Bref, je crois fondamentalement qu'une bonne IA juridique, comme celle de Predictice, mise dans les mains d'avocats aguerris, cultivés, sensibles et curieux, peut considérablement augmenter la productivité.
Diriez-vous que l'extension Predictice pour Microsoft Word change la donne pour les professionnels du droit ?
Certainement ! Word, c'est l'outil que tous les juristes et avocats utilisent au quotidien. Disposer du moteur de l'IA de Predictice dans la "carrosserie" Word, c'est génial, puisque vous travaillez dans un seul et même outil sans avoir à « sortir du véhicule ». J'aimerais juste apporter une nuance : je crois en la rédaction qui peut être parfois améliorée par l'IA, pas en la rédaction intégralement réalisée par l'IA. L'avocat doit garder son style littéraire. Peut-être suis-je un peu vieille école sur ce terrain-là, je l'admets.
L'IA est une tentation. Comme toute tentation, il faut savoir l'utiliser avec modération, il ne faut jamais tomber dans la facilité. Si l'on comprend cela, on peut faire des choses extraordinaires.
À mon humble avis, les avocats doivent garder leur patte, pour ne pas devenir interchangeables. L'IA est une tentation. Comme toute tentation, il faut savoir l'utiliser avec modération, il ne faut jamais tomber dans la facilité. Si l'on comprend cela, on peut faire des choses extraordinaires. J'ai déjà hâte de voir ce que Predictice nous réserve pour l'avenir, mais vous avez déjà mis la barre très haute avec cet add-in.
Comment voyez-vous l'avenir de la profession d'avocat ?
La puissance de l'IA se démultiplie de manière exponentielle, ce qui va évidemment avoir un impact sur la profession, la productivité, la transmission et donc la formation. À mon sens, les avocats auront toujours une énorme valeur ajoutée dans les contentieux à forts enjeux. Je pense également que les avocats spécialisés et très compétents dans leur niche ont encore de beaux jours devant eux. En revanche, pour les généralistes, la situation risque d'être plus compliquée puisque mécaniquement les réponses aux questions posées sont accessibles à tous, et en dehors du monopole de l’avocat, le marché du conseil traditionnel n’existe plus vraiment.
Les avocats qui ne rêvent pas de ce métier matin, midi et soir risquent d'avoir des difficultés à s'adapter.
L'avenir appartient aux avocats qui vivent leur métier intensément. Ceux qui ne rêvent pas de ce métier matin, midi et soir risquent avoir des difficultés s’adapter parce que le changement est très rapide, et à certains égards, radical. Il faut que chacun puisse trouver sa place. Cette situation doit nous pousser à nous adapter, à nous remettre en question, à conquérir de nouveaux marchés, de nouveaux territoires. Finalement, réfléchir à l’IA, et au monopole du savoir qui est désormais partagé me pousse, et nous pousse, nous les avocats, à faire une vraie introspection.
À mon sens, nous n'en sommes d'ailleurs qu'aux débuts en termes d'IA ! Un jour, nous enverrons des hologrammes à notre place pour certaines réunions qui ont une moins forte valeur ajoutée, comme c'est déjà le cas aux Etats-Unis. L'avenir, c'est du hardware connecté au software de Predictice qui intègre la donnée interne et peut converser avec les avocats et les tiers. Aujourd’hui, toutes les tâches que les avocats n’aiment pas faire, tels que les audits, les comptes rendus de réunions, les recherches fastidieuses, les analyses macroéconomiques du contentieux, etc… sont gérées par l’IA. Gardons le reste !
Selon vous, les professionnels du droit qui arrivent sur le marché sont-ils suffisamment préparés au futur de la profession d'avocat ?
Je crains que l'université française ait des années de retard. Les formations aujourd'hui délivrées n'ont pas évolué aussi vite que cette révolution copernicienne. Sur un plan théorique, les enseignements juridiques délivrés sont de grande qualité. Cependant, la culture générale est insuffisamment valorisée, alors qu’elle est indispensable pour faire en sorte que ces outils restent des outils. De plus, malheureusement, l'apprentissage
pratique a peu cours, les débats d’idées ont peu de place et l'accent n'est pas suffisamment mis sur les oraux qui reflètent selon moi davantage les qualités attendues par un juriste « augmenté ». Aussi, la réalité du métier n'est pas, ou peu, expliquée aux étudiants.
Je souhaite à tous les jeunes juristes de trouver leur voie, et de s’identifier parmi les grands maîtres qui enseignent encore nos disciplines. Il faut cultiver une forme d’idéal et exceller académiquement. C’est essentiel. Je suis certain que les meilleurs éléments sauront trouver leur place en s'adaptant, mais pour les autres, la situation va nécessairement être difficile. Les étudiants ne sont pas préparés à la révolution à laquelle on assiste. Ce n'est pas demain, c'est déjà aujourd'hui que cela se passe !

Content Marketing Officer - Predictice