Maître Philippe Sarda, avocat au barreau de Paris et fondateur du cabinet Sarda Avocats, nous parle d'une véritable révolution à court terme, accélérée par la crise sanitaire.
Un avocat pénaliste, riche de 26 ans d'expérience, et toujours très motivé pour assurer la défense de mes clients, mis en cause ou victimes, face à des juridictions dont les dysfonctionnements de plus en plus fréquents commandent attention, rigueur et pugnacité.
Nos valeurs sont d'abord la rigueur, que je définis comme l'écoute attentive des clients, une étude approfondie de leurs dossiers et du droit applicable à chaque espèce, et une rédaction méticuleuse des actes.
Ensuite la combativité. Même dans les négociations, et a fortiori dans les contentieux judiciaires, atteindre les objectifs fixés avec le client oblige à une pugnacité sans faille durant toute la durée du dossier.
« Ne rien lâcher » est une de nos devises !
Enfin la disponibilité. On ne peut être un bon avocat si on ne reste pas facilement accessible et à l'écoute de ses clients.
J'essaye évidemment d'être présent sur Internet. J'ai un site « vitrine » et une petite activité sur les réseaux sociaux. Mon meilleur apporteur d'affaires reste néanmoins le bouche-à-oreille.
C'est difficile à dire, mais j'imagine assez bien, à la lumière de l'expérience du confinement que nous venons de vivre, des relations moins « présentielles » (pour reprendre un terme à la mode !), avec un développement très important des technologies qui permettront de se rencontrer à distance.
Pour ce qui concerne l'intuitu personae, auquel je suis très attaché, je crains qu'il ne s'affaiblisse avec le temps, peut-être en partie à cause de cette distanciation physique à prévoir, beaucoup de clients étant déjà un peu « zappeurs » avec les avocats.
Le télétravail s’est assez naturellement mis en place pour chacun des membres du cabinet. La communication entre nous s’est faite très facilement par mails, WhatsApp et téléphone. En ce qui me concerne, j’ai acheté dans les premiers jours des éléments de bureautique dont je ne disposais pas à mon domicile : grand écran, clavier et souris bluetooth pour mon ordinateur portable, et un scanner.
Ce qui a été le plus déconcertant, c’est la gestion du temps. Nous autres avocats, a fortiori quand on a une forte activité judiciaire, fonctionnons avec des deadlines quotidiennes, ces échéances qui pullulent dans nos agendas. Là, soudainement, il n’y en avait plus.
Les seules échéances qui nous restaient étaient les dates annoncées par le gouvernement pour une éventuelle sortie du confinement. Je dois avouer que ça a mis un coup à ma productivité ! Puis je me suis adapté, ai rétabli des délais que je m’imposais pour finir telles écritures ou telle analyse d’un dossier. Ça a bien fonctionné. Je dois même dire que j’ai trouvé cette expérience de « ralentissement forcé » finalement assez agréable, si on excepte la forte inquiétude qu’elle génère au plan économique.
Je pense que l’une des transformations majeures qui en résultera, dans notre façon de travailler à tous, sera la prise en compte beaucoup plus généralisée de la possibilité de travailler de chez soi. J’espère même que beaucoup d’entreprises se réorganiseront de cette façon. Cela ferait notamment baisser le nombre de personnes dans les transports, ce qui serait une excellente chose, quel que soit leur moyen de locomotion.
Les outils numériques sont évidemment essentiels. c’est grâce à eux que ces transformations peuvent s’opérer.
Je parie sur une véritable révolution à court terme, en particulier pour ce qui concerne la visioconférence, pour laquelle les marges d’amélioration des applications disponibles sont encore importantes.
Pour reprendre la phrase célèbre de Winston Churchill, je pense que le taux horaire est le pire des systèmes, à l'exception de tous les autres !
Ce que je veux dire, c'est qu'il n'est pas satisfaisant dans la mesure où il réduit notre travail à des unités de temps, ce qui est réducteur pour nous, et ce que les clients ont parfois du mal à comprendre. Mais nous n'avons pas trouvé mieux pour le moment…
Je pense que notre métier va être très bousculé par l'émergence de nouvelles technologies (Predictice est un bon exemple !) et une évolution de plus en plus déshumanisée de la justice.
L'avocat plaidant ne va pas disparaître, mais ses interventions vont se faire plus rares. Il va nous falloir penser notre exercice différemment, intégrer les modes de règlements alternatifs des litiges (médiation, conciliation...), et peut-être aussi développer une offre de « prévention », par exemple, en ce qui concerne mon domaine, du risque pénal dans l'entreprise ou dans certaines activités.
Predictice est d'abord un outil précieux au quotidien dans le cadre de nos tâches traditionnelles : recherches de jurisprudences, vérification du droit applicable, de l'état du droit positif sur telle question…
Il permet aussi de préfigurer un peu la révolution en cours que j'évoquais dans la question précédente.
Retrouvez tous les témoignages des clients de Predictice en cliquant sur ce lien : https://blog.predictice.com/predictice-avis-temoignages.